Les enseignements 2021 - 2022



Première Session 

Le Séminaire, livre XX, Encore de Jacques LACAN 

Le Séminaire, livre XX, Encore, prononcé par Lacan en 1972-1973, est un tournant dans l’enseignement de Lacan. D’une part, il est considéré comme un renversement majeur sur la question de la jouissance du corps. Freud avait posé qu’elle se situait au-delà du principe de plaisir Le chapitre introductif : « De la jouissance » situe d’emblée le plus vif de ce séminaire : « Qu’est-ce que la jouissance ? […] c’est ce qui ne sert à rien. »[1]  Mais ce qui ne sert à rien mène souvent la vie des corps ! D’autre part, la jouissance a une portée politique. C’est ce qui apparaît à l’époque de Mai 68 qui revendiquait de jouir sans entraves. C’est aussi le nouveau que crée la question des droits des femmes et de la libération sexuelle.  Dans Encore, dans la résonnance du titre Encore, on entend donc comme un écho de la pulsion, En-corps, comme un écho du corps qui se jouit. Mais le nouveau c’est de distinguer une jouissance sexuelle au masculin et une autre au féminin. D’un côté il y a la jouissance phallique et de l’autre, l’Autre jouissance inscrite du côté féminin. Le mot de sexuation utilisé ici exprime que la sexualité nécessite une option du sujet qui excède son sexe biologique. Ce séminaire nous éclaire sur les débats contemporains sur le genre.  C’est aussi un séminaire sur le rapport complexe de la jouissance des corps et de l’amour. Ce qui ouvre la question de la jouissance des mystiques. Lacan nous montre enfin que l’érotique humaine est, sous le sceau du langage, définitivement renvoyée à « une élucubration de savoir sur lalangue »[4], la lalangue des équivoques qui excède tout sens.


[1] Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A Miller, Paris, Seuil, 1975, p.10.

[2] Ibid, p. 125.

[3] Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A Miller, Paris, Seuil, 1975, p.10.

[4] Ibid, p. 125. 

Deuxième Session 

Clinique au féminin 

 Les  femmes  ont  appris à faire  groupe pour  lutter  contre l’oppression masculine et ne pas céder aux relents du patriarcat. Il en est ainsi du mouvement Metoo qui témoigne de ce dont les femmes ne veulent plus. Ou encore celui des femen qui font de leur corps un objet politique. Au-delà d’une puissance extérieure contre laquelle se défendre, trouver un trait ultime qui rassemble sur la question des femmes échappe toujours. Une part du féminin de chaque femme reste insituable Pour preuve, la toujours plus grande diversité des catégories qui ne cessent de tenter de spécifier toujours davantage ce que serait une femme : il y a celles qui croient en l’anatomie, celles qui croient au genre, celles qui ne croient ni en l’une ni en l’autre… Ces mouvements se pluralisent en une myriade de collectifs qui toujours se diffractent. Sans compter que des hommes aussi veulent être de la partie : jusqu’à Médecins du monde qui se déclare féministe ! Tous pour la cause des femmes !

Mais quelle est cette cause ? La psychanalyse nous apprend qu’il n’y a dans l’inconscient qu’un seul signifiant du désir et de la jouissance pour les deux sexes. Voilà qui embrouille dès lors l’identité sexuelle et celles et ceux qui la portent !

Avec Freud et Lacan, nous avançons d’un pas. Freud s’interroge non pas sur ce que les femmes ne veulent pas mais sur ce que veut une  femme. S’il a laissé la question ouverte au singulier Lacan, à sa suite, a permis d’en spécifier la logique et d’en tirer les conséquences.

Ainsi on appelle, une femme, qu’elle le soit biologiquement ou pas, celle qui peut rencontrer une satisfaction intraduisible en mots, un débordement dans le corps insituable, qui la rend étrangère aux hommes, aux autres femmes et même à elle-même. Elle peut alors consentir ou pas à cette jouissance qui excède la possibilité de se dire, jouissance supplémentaire, dit Lacan, jamais complémentaire.

 

En conséquence, entendre la singularité d’une femme, de son mode de jouir va bien au delà de sa « catégorie » sexuelle, à supposer que cette dernière existe. Nous étudierons pendant cette deuxième Session des cas de la littérature clinique et nous nous enseignerons  de diverses figures féminines, une par une.

 

Cours du jeudi

Les principes fondamentaux de la psychanalyse

La psychanalyse n’a pas de standard qu’un protocole immuable imposerait de répéter dogmatiquement. Elle est une pratique de parole qui se réinvente avec chaque analysant, chaque analyste, et tenant compte de la subjectivité de son époque. Pourtant, elle n’est pas sans principe. Des structures fondatrices guident son action, ce que le Cours du jeudi va s’attacher à élucider cette année. Ce lien à deux opère par la fonction de la parole et dans le champ du langage. Il part du symptôme qui fait souffrir un sujet, et dont la cause se situe dans l’inconscient. Le transfert est le moteur de la cure que l’interprétation vient scander. La temporalité de la séance ne peut être chiffrée et obéit à la logique de la scansion, de la coupure, et ses effets sur la parole. Loin d’être réductible à une technique, Lacan fera de la psychanalyse un discours. La formation du psychanalyste doit pouvoir amener au point d’en incarner la cause.

Appuyé sur des cas clinique, le Cours du jeudi abordera donc les fondements de la découverte freudienne et de son orientation lacanienne.


Atelier de Psychanalyse Appliquée (APA)


L’APA s’adresse à des personnes souhaitant pratiquer dans un des CPCT d’Aquitaine.

Il constitue une formation préalable à cette pratique et à cette clinique. L’atelier se tient le samedi matin de 10h à 13h au 26, rue du Hâ à Bordeaux.

Le thème étudié en 2021/2022 est "Le transfert et son maniement"